Francis Daoust, directeur général de la Société Canadienne Biblique (Socabi), Parabole juin 2024/2.
Nombreux sont ceux et celles qui ont été outrés en 2020 lorsque Donald Trump a posé, Bible à la main, devant l’église épiscopale St. Johns à Washington. Le président américain agissait ainsi afin d’envoyer un message clair à des manifestants amassés face à la Maison-Blanche. Peu de temps avant, lors d’une conférence de presse, le millionnaire new-yorkais s’était en effet référé à un passage de la Lettre de Paul aux Romains afin de soutenir que l’éventuel usage de la force contre les protestataires serait justifié par les Écritures elles-mêmes : « Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu ; si bien qu’en se dressant contre l’autorité, on est contre l’ordre des choses établi par Dieu, et en prenant cette position, on attire sur soi le jugement» (Romains 13, 1-2). C’est d’ailleurs en utilisant des gaz lacrymogènes, et une force démesurée et largement condamnée, que les policiers avaient permis à Trump de se frayer un chemin jusqu’au parvis de l’église.
Quatre ans plus tard, Trump pose à nouveau Bible en main, mais cette fois-ci afin de faire du commerce. Il s’agit d’une édition des Écritures nommée Que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique. Cette entreprise est une collaboration avec le chanteur country Lee Greenwood, célèbre pour la chanson patriotique Gad Bless the USA parue en 1984 et également connue sous le nom de Proud to Be an American. Dans la vidéo promotionnelle, Trump mentionne que la Bible est son livre préféré, que chaque foyer devrait en posséder une et énonce un nouveau slogan : « Make America Pray Again ». On peut se procurer cet ouvrage pour 60 dollars américains, soit environ 82 dollars canadiens.
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